Qu’est-ce que le cadmium et comment réduire son exposition ?
Le cadmium est un métal toxique omniprésent dans notre environnement qui peut contaminer les sols, l’eau ou encore l’air. Nous y sommes exposés via l’alimentation et l’eau que nous consommons. L’Anses émet depuis plusieurs années des recommandations pour limiter notre exposition à cette substance.
Qu’est-ce que le cadmium ?
Le cadmium est un métal retrouvé naturellement dans les sols.
Certaines activités humaines, comme les activités agricoles (engrais) et industrielles (métallurgies), peuvent augmenter sa présence dans les sols.
Comment sommes-nous exposés au cadmium ?
La principale source d’exposition au cadmium est l’alimentation. En effet, dans le sol il pénètre facilement dans les végétaux par leurs racines et entre ainsi dans la chaîne alimentaire. Les fumeurs sont également exposés au cadmium par l’inhalation de la fumée du tabac. D’autre part, en milieu industriel les professionnels sont exposés via l’air ambiant.
Quels aliments contiennent du cadmium ?
Les aliments qui concentrent le cadmium et ont une teneur élevée sont les crustacés et mollusques, les abats, les biscuits sucrés et salés, ainsi que les barres de céréales et le chocolat.
Les aliments les plus contributeurs d’apports en cadmium varient selon les quantités consommées par la population française :
- le pain,
- les légumes,
- les pommes de terre ainsi que les produits qui en contiennent.
Les algues ont aussi particulièrement tendance à accumuler cet élément présent dans le milieu marin : près d’un quart des algues destinées à l’alimentation dépassent la valeur de concentration maximale recommandée.
A quel niveau sommes-nous exposés au cadmium ?
Actuellement, certaines populations sont plus exposées que d’autres au cadmium par l’alimentation. Selon la deuxième étude alimentation totale et l’étude alimentation totale infantile de l’Anses, une part des adultes et des enfants ont des expositions alimentaires dépassant la dose journalière tolérable par ingestion pour le cadmium :
- 0,6 % des consommateurs adultes,
- 14% des consommateurs enfants de 3 à 17 ans,
- Jusqu’à 36% des consommateurs enfants de moins de 3 ans
Quelles sont les conséquences du cadmium sur la santé ?
Reconnu cancérogène, mutagène et toxique pour la reproduction, le cadmium entraîne chez l’être humain des atteintes rénales et une fragilité osseuse lors d’une exposition prolongée, notamment par voie orale via l’alimentation et l’eau de boisson.
Quelles sont les recommandations de l’Anses pour réduire l’exposition au cadmium ?
De manière générale, varier son alimentation permet de limiter son exposition.
Toutefois, selon l’Agence, il faut agir à la source, en particulier au niveau des matières fertilisantes en partie à l’origine de l’augmentation de la concentration en cadmium dans les sols et, in fine de sa teneur dans les aliments. A cet effet, l’Agence avait proposé de nouvelles valeurs seuils afin de d‘éviter la survenue d’effets sanitaires et de mieux protéger les consommateurs comme les travailleurs.
Quelles sont les travaux de l’Anses ?
L’Agence mène des expertises scientifiques pour évaluer l'exposition à partir de différentes sources et voies d'exposition (aliments, tabac). Ses expertises ont permis d’établir des valeurs sanitaires pour limiter l’exposition de la population au cadmium.
- L’Agence a établi une valeur toxicologique de référence, c’est-à-dire une dose journalière de cadmium apporté par voie orale en dessous de laquelle il n’y a pas de risque pour la santé de la population générale,
- L’Agence a recommandé des limites de quantité de cadmium dans les fertilisants, qu’il s’agisse d’engrais industriels ou naturels, pour réduire la contamination en cadmium des sols et des aliments,
- L’Agence a recommandé une teneur maximale en cadmium dans les aliments (par exemple dans les algues alimentaires).
L’Agence est par ailleurs très impliquée dans l’amélioration de la surveillance de la contamination de la chaîne alimentaire. Elle a notamment participé aux travaux dédiés au cadmium, menés dans le cadre de la Plateforme nationale de surveillance sanitaire de la chaîne alimentaire, SCA. Des recommandations ont été formulées pour améliorer le fonctionnement des dispositifs et harmoniser les pratiques de surveillance telles que les modalités de prélèvements, les méthodes d’analyse appliquées, la qualité et l’interopérabilité des données, le renforcement des collaborations ou encore la diffusion des résultats et des informations produites.