8 questions sur l'alimentation d'aujourd'hui
Mangeons-nous trop et mal ? Les compléments alimentaires sont-ils utiles pour notre santé ? Acheter en vrac en toute sécurité, est-ce possible ? L'eau que nous buvons contient-elle des microplastiques ? ... A travers nos vidéos et articles, découvrez comment nos scientifiques agissent au quotidien pour répondre aux inquiétudes posées par l’alimentation d’aujourd’hui.
Mangeons-nous trop et mal ?
Acheter en vrac en toute sécurité, est-ce possible ?
Depuis plusieurs années, en réponse à une demande croissante des consommateurs, les produits vendus en vrac ont conquis les rayons des magasins. L’offre devrait s’étendre sous peu à une plus grande diversité de produits, puisque la loi relative à la lutte contre le gaspillage et à l’économie circulaire permettra la vente en vrac de tout produit de consommation courante. L’Agence a émis des recommandations pour la mise en œuvre de la vente en vrac dans des conditions permettant de garantir la sécurité sanitaire des produits. Si ces recommandations sont principalement destinées aux distributeurs et aux pouvoirs publics, certaines concernent aussi les consommateurs.
> Explications avec Estelle Chaix, coordinatrice de ces travaux.
Les compléments alimentaires sont-ils utiles pour notre santé ?
Cheveux secs, ongles cassants, surmenage, nervosité, inconfort digestif, sommeil perturbé, manque de tonus, « kilos » en trop… autant de désagréments qui méritent d’être combattus, voire éliminés. Le vocabulaire les décrivant n’étant toutefois pas médical, ces problèmes pourraient sembler ne pas être du ressort de la médecine. Quant aux solutions proposées, elles ne relèvent pas davantage du vocabulaire pharmaceutique : cure détox, solution minceur, boosteur d’immunité, pack vitalité, complexe relaxation, élixir anti-âge, draineur hépatique… et ne nécessiteraient donc pas d’être achetées en pharmacie. Pourtant, au-delà de ces formules pseudoscientifiques, il est bien question de santé. Alors pourquoi ne pas en parler à son médecin ? Pourquoi ne pas demander systématiquement conseil à son pharmacien ? La réponse réside dans la perception de ces désordres par le consommateur : il estime qu’ils découlent d’un simple « déséquilibre alimentaire ». Un rééquilibrage par des compléments alimentaires devrait donc suffire. Malheureusement, la réalité est plus complexe.
> Explications avec Aymeric Dopter, chef de notre unité Nutrition
L’absence de cage suffit-elle à garantir le bien-être des animaux ?
Les systèmes de production actuels des animaux de rente sont le fruit de la modernisation de l’élevage qui a eu lieu à la suite de la seconde guerre mondiale dans le but de fournir à l’Europe de grandes quantités de protéines animales à bas coût. Des travaux assez spectaculaires ont alors été menés afin : d’augmenter la productivité des animaux tout en réduisant les coûts de production, d’améliorer la santé animale, la qualité sanitaire des produits et les conditions de travail des éleveurs.
> En savoir plus avec Virginie Michel, coordinatrice nationale des activités sur le bien-être animal.
L’eau que nous buvons contient-elle des microplastiques ?
L’eau est loin d’être le seul aliment dans lequel on a retrouvé des microplastiques. Du lait aux coquillages en passant par les fruits et les légumes, leur présence dans notre environnement est omniprésente. Si les conséquences sur notre santé ne sont pas encore connues, des études sur les animaux laissent penser que leur ingestion pourrait impacter le bon fonctionnement de l’intestin.
En savoir plus avec Guillaume Duflos, chef de l’unité Physico-chimie des produits de la pêche et de l’aquaculture, au laboratoire de sécurité sanitaire des aliments de l'Anses.
Perturbateurs endocriniens dans les emballages alimentaires, on en est où ?
Avant 2015, on retrouvait du bisphénol A dans les bonbonnes d’eau, les biberons, les tickets de caisse, les ustensiles de cuisine en plastique. Les résines en contenant étaient également utilisées pour tapisser l’intérieur des boîtes de conserve ou des canettes. Le problème est que le bisphénol A peut dans certaines conditions se détacher des chaînes produites par polymérisation, et donc passer des contenants au contenu. En 2017, le comité des États membres de l’Agence européenne des produits chimiques a identifié officiellement le bisphénol A comme perturbateur endocrinien. Les industriels commercialisant les produits concernés ont donc dû la remplacer par des substances chimiques possédant les mêmes fonctions technologiques. Le problème est qu’au-delà des fonctions technologiques, ces substituts partagent parfois les mêmes propriétés dangereuses que la substance qu’ils remplacent.
> Explications avec Cécile Michel, toxicologue et cheffe de l’unité d’évaluation des substances chimiques à l’Anses.
Pourquoi l'additif E171 est-il aujourd'hui interdit dans nos aliments ?
Le dioxyde de titane utilisé en tant qu’additif alimentaire (E171) a été interdit en France puis en Europe suite aux dernières évaluations des agences sanitaires. Néanmoins, d’autres nanomatériaux sont toujours utilisés dans les aliments et leurs effets sur la santé soulèvent de nombreuses questions.
> Explications avec Bruno Teste, chargé de projet scientifique au sein de l’unité Évaluation des risques liés aux aliments à l'Anses.
Pourquoi est-il urgent que les jeunes bougent plus ?
Oubliée la sagesse antique associant étroitement le corps et l’esprit : nos comportements d’inactivité et de sédentarité sont acquis parfois dès le plus jeune âge. Le contexte actuel est d’ailleurs particulièrement propice à l’augmentation de la sédentarité et tout particulièrement du « temps écran », avec le développement d’une offre numérique abondante et de nouvelles technologies incitant encore davantage à l’inactivité. Parce qu’être actif, ça s’apprend, c’est à tous les niveaux qu’il faut agir pour favoriser l’évolution des comportements et améliorer la qualité de vie des jeunes d’aujourd’hui et des adultes de demain.
> Explications avec Irène Margaritis, adjointe au directeur d’évaluation des risques et responsable du domaine « alimentation, santé animale et végétale » à la Direction de l’évaluation des risques de l’Anses.