Four à micro-ondes et substances chimiques des emballages alimentaires
Une utilisation à forte puissance augmente le risque de migration de substances vers l’aliment
L’industrie propose aujourd’hui une large gamme de produits alimentaires pensés pour être réchauffés rapidement grâce au four à micro-ondes. En partenariat avec l’Institut national de la consommation, l’Agence a réalisé une étude sur les risques de migration de substances chimiques des emballages alimentaires vers les aliments lors du réchauffage. Les conclusions l’amènent à recommander aux consommateurs de respecter les instructions de préparation des produits alimentaires micro-ondables.
Une utilisation inadaptée du four à micro-ondes peut comporter des risques
Le four à micro-ondes est un appareil fréquemment utilisé pour gagner du temps lors de la préparation des repas. Les industriels sont attentifs aux nouveaux comportements alimentaires et modes de consommation et proposent aujourd’hui des produits adaptés.
Un repas peut alors être prêt à consommer en moins de 5 minutes. Les industriels sont légalement responsables de la sécurité des procédés utilisés. Ils sont chargés d’indiquer sur leurs produits les instructions à respecter pour un emploi sûr et approprié.
Toutefois, l’impact des pratiques de réchauffage sur l’exposition des consommateurs à des substances présentes dans les matériaux d’emballage ne fait pas l’objet de nombreuses études scientifiques. Peu de données sont disponibles à ce jour.
Un sujet en cours d’étude
Dans ce contexte, l’Anses a mené un travail sur cette question en partenariat avec l’Institut national de la consommation. Des études ont été réalisées sur différents types d’emballages : sachets alimentaires à utiliser au four traditionnel, au four à micro-ondes, sachets permettant une cuisson à la vapeur ou au four à micro-ondes et barquettes.
Dans l’échantillonnage réalisé, quel que soit le type d’aliment emballé, le polypropylène est le polymère le plus souvent utilisé. Concernant les barquettes alimentaires en polypropylène pouvant subir une cuisson au four ou au four à micro-ondes, les essais menés dans trois conditions de réchauffage (température ambiante, chauffage au four à micro-ondes en suivant les préconisations du fabricant et chauffage en conditions poussées) ont révélé la présence de POSH (pouvant être utilisés en tant que lubrifiants) dans plusieurs échantillons conservés à température ambiante. Leur teneur augmente lors du réchauffage, et notamment dans le cas d’un réchauffage poussé (température plus élevée et durée allongée).
A trop forte puissance, le réchauffage au micro-ondes augmente le risque de migration des substances contenues dans les emballages vers les aliments.
Les recommandations de l’Anses
Les résultats de cette étude amènent l’Agence à recommander aux consommateurs de suivre les recommandations des fabricants (puissance et durée de cuisson) indiquées sur les emballages alimentaires, un réchauffage poussé augmentant le risque de migration des substances.
L’Agence recommande également d’éviter d’utiliser des emballages abîmés ou présentant des traces d’usure.
Concernant les aliments acides (tomates, recettes à base de jus de citron,…), l’Agence rappelle qu’il est vivement déconseillé de les stocker ou de les réchauffer en papillotes dans du papier aluminium : en effet, l’acidité augmente la migration d’aluminium vers les aliments.
Quelques rappels concernant les emballages et les techniques de réchauffage
Pour bien utiliser son four à micro-ondes, l’Anses recommande de :
- toujours vérifier avant utilisation que l’ustensile est compatible avec un usage au four à micro-ondes (présence d’une indication du fabricant) et en bon état ;
- ne pas recycler d’emballages à usage unique en récipients micro-ondables (ex. réutilisation d’une barquette alimentaire) ;
- privilégier un temps de réchauffage long mais à faible puissance (ex : préférer 2 minutes à 650W à 50 secondes à 1270W), notamment en l’absence de consignes précises sur l’emballage d’un aliment ;
- éviter l’utilisation du four à micro-ondes pour le réchauffage des biberons : en effet, l’hétérogénéité des températures obtenues au sein de l’aliment est susceptible de provoquer des brûlures à l’enfant.